La rentrée littéraire dans la tourmente ?
C'est en lisant le magnifique magazine de la FNAC (hum hum...excusez-moi ça me fait mal à la gorge de dire ça...), que j'ai découvert une petite chose particulièrement intéressante à mes yeux : 82% des français se foutent (faut dire ce qui est !) de la rentrée littéraire comme de leur premier bavoir. Et comme ça fait une majorité relativement importante, je me suis dit qu'il était indispensable d'en discuter ici.
82%. Rien que ça me direz-vous. Mais une question, seulement, à se poser: sommes-nous réellement surpris de ce résultat ? Personnellement, je ne suis pas vraiment étonné d'un tel résultat; un résultat à comparer aux 11 livres achetés en moyenne par an et par Français (cf. billet du 14/06/05). Rien d'étonnant à ce que la sortie de quelques 600 livres au même moment ne passionne pas les foules. Surtout lorsque l'on pense que 90% de ces livres (et je suis généreux !) finiront dans les cartons, perdus à jamais dans les entrailles des librairies.
Pour moi, ce système de rentrée littéraire est inadapté au marché français; et pourtant c'est le seul pays à fonctionner de cette manière... N'y aurait-il pas une certaine contradiction ? Lorsque l'on sait que les français lisent pendant les vacances (essentiellement les "grandes" vacances), pourquoi les inonder d'ouvrages alors même que leur préoccupations sont d'une toute autre nature. C'est déjà assez difficile de gérer la rentrée scolaire des lardons, la rentrée pro de son conjoint, la sienne, vérifier sa feuille d'imposition, j'en passe et des meilleurs.
Ainsi, pour moi, cette rentrée est un total non-sens : proposer aux français des livres au moment où ils sont demandeurs ! Et ne pas les noyer sous une cascade d'ouvrages qui les éloignent encore plus de la littérature. En plus, quand on sait qu'il y a plus d'écrivains que de lecteurs, on se dit que le marché du livre n'est pas prêt de trouver une logique commerciale indispensable à sa survie.